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  • JP miriel, Président

Coopérative et militantisme


Cette affiche figure à l'exposition "L'Art du chantier " à la cité de l'architecture à Paris. Son propos très militant , presque culpabilisant, m'a amusé et interpellé. Son origine n'est pas connue mais elle est datée de 1935 environ. C'est l'époque de l'essor des coopératives. Elle nous interroge sur le sens et l'esprit des coopératives aujourd'hui.

Logipostel est née en 1908. Son but est clair : compte tenu du problème de l'habitat dans les villes, rare et insalubre, il s'agit de construire des logements pour les postiers à des prix les moins élevés possibles. Pour parvenir à cet objectif, ce qui motive les fondateurs est l'esprit d'entraide qui prévaut notamment pour assurer certains travaux de finition. Cet état d'esprit sera fortement porté par le mouvement des Castors (coopératives d'auto-construction) après la seconde guerre mondiale.

Il est clair qu'aujourd'hui, dans le monde des coopératives, l'engagement militant, même s'il subsiste dans certains secteurs comme dans les SCOP, a été supplanté par d'autres motivations liées notamment au consumérisme. Dans nos actuelles coopératives dédiées à l'accession sociale à la propriété, c'est d'abord une relation clients qui s'instaure avec toutes les exigences d'un client contemporain, le prix bas certes, mais bien d'autres besoins à satisfaire au plan des performances du logement ou de ses finitions, par exemple.

Pour générer la satisfaction client, le modèle économique de la coopérative, fondé sur d'autres valeurs que la recherche du profit, reste très compétitif pour produire du logement de qualité à prix abordable.

Mais il nous faut, pour retrouver un peu de l'utopie des origines, réinventer des manières de penser le lien du client-coopérateur avec sa coopérative. La relation avec les groupes d'habitants qui se lancent dans des projets d'habitat participatif nous apporte un nouvel éclairage. Il est possible également qu'une offre de services additionnels, au delà de la remise des clés, contribue à maintenir le lien avec le client-coopérateur. Le concept de "prêt à finir" émergent dans la Loi Elan mais qui reste à préciser est aussi une piste conduisant peut-être à une nouvelle implication des coopérateurs dans leur coopérative et de la coopérative auprès des coopérateurs.

Les réponses sont donc largement à construire. Une chose est sûre, la montée de l'individualisme caractérise nos sociétés modernes. Pour redonner le goût et l'envie du collectif et de l'entraide, proclamer, comme sur l'affiche de 1935, "rejoins-nous" et pointer un doigt accusateur n'est plus recevable.

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